Image d'une scène de chasse

Le Livre de chasse fut rédigé, ou plus exactement dicté à un copiste, de 1387 à 1389 par Gaston Phébus, comte de Foix. Quarante-quatre copies manuscrites du Livre de chasse sont actuellement connues.
Ce livre fait partie de ces rares ouvrages d'enseignement dont la riche illustration est comparable à celle des Bibles.Il se compose d'un prologue et d'un épilogue encadrant sept chapitres dont les deux premiers, « De la nature des bêtes » et « De la nature des chiens », sont un embryon d'histoire naturelle descriptive.

Il suit de près son seigneur imitant son attitude. À l’âge de vingt ans, après avoir été successivement page et valet, il est promu aide. Il peut monter à cheval, maintenant qu’il a acquis une parfaite connaissance des chiens et du gibier.

À cheval, portant la coiffe et sonnant le cor, il organise la chasse. Le seigneur est un chasseur confirmé. Chasser à courre, et surtout chasser le cerf, animal prestigieux, est signe d’appartenance à la noblesse.

Il tente d’échapper à ses poursuivants. Il est le plus recherché de ceux qu’on appelait, au Moyen âge, « Les bêtes rouges » : cerfs, biches, daims et chevreuils, qui sont des animaux doux, dépourvus d’agressivité et herbivores.

Deux chiens pratiquement identiques, courent après le cerf et sont déjà sur les talons ; ils n’ont ni laisse ni collier. Ils sont détachés les premiers de la meute car ce sont « les meilleurs et les plus sages ».

Dans la société du Moyen Age, le chien possède des qualités morales qui le distinguent des autres animaux et l'apparentent aux nobles. De fait, la fréquentation continue des chiens permet au chasseur de les connaître, de les apprécier et de chasser avec eux en parfaite communion. La loyauté et la fidélité des chiens envers leurs maîtres répondent à celles des vassaux pour leur suzerain.

Les trois valets dont l’un porte une coiffe, s’occupent plus particulièrement de la meute des chiens qui poursuivent les animaux. Ils leur prodiguent en permanence des soins attentifs. Ici ils sont en train de détacher les laisses pour que la meute puisse s’élancer à la poursuite du cerf.
Avant d'être valets ils n'étaient que simples pages, cantonnés dans la demeure seigneuriale et alentour, dans le chenil ou dans le pré. L'office du page commence dès l'âge de sept ans. L'apprentissage nécessite avant toute chose la présence d'un maître qui se distingue par son amour des chiens comme par sa sévérité.

Le  valet a appris, en compagnie de son maître, à repérer puis à identifier les traces des animaux laissées sur le sol ou sur les arbres : déjections, empreintes, branches cassées, feuillage écrasé, etc. Lorsqu'il devient valet de chiens, il part seul, avec son limier, en quête des marques qui vont localiser le gibier. Puis au lieu-dit de l'assemblée, là où se tiennent les seigneurs avant le moment de la chasse, il devra rendre compte à son maître de ce repérage.

Le limier est le chien chargé de localiser son gibier Il est ici en position d’arrêt, fermement tenu en laisse par le valet qui d’une autre main sonne du cor.

L’abondance du feuillage et la présence de libellules indiquent que nous sommes en été, tandis que le dégradé dans la luminosité du ciel suggère la tombée de la nuit. En effet, la chasse au cerf a lieu d’avril à août et peut durer des longues heures car le cerf est un animal très endurant.

Elle est généralement constituée de dogues qui affrontent le gros gibier, de lévriers qui sentent et qui repèrent, de chiens courants qui courent aussi vite et aussi longtemps que le cerf, d’épagneuls ou chiens d’oiseaux.