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Marignan et Pavie, deux batailles chevaleresques à la Renaissance

Le roi chargeant contre les Suisses à Marignan
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La bataille de Marignan fait date dans l’histoire de France. Première grande bataille remportée par le roi François Ier, elle affirme sa volonté de faire valoir ses droits dynastiques, de rappeler les droits de son épouse Claude en terre lombarde, de venger les échecs de son prédécesseur Louis XII et de montrer sa vaillance.

Or, la gloire de Marignan cache une forêt de défaites, dont la plus remarquable est l’échec cinglant de la bataille de Pavie à l’issue de laquelle le roi est fait prisonnier et emmené en Espagne. Si Marignan fut glorifiée pendant des siècles, c’est qu’elle exalte la figure d’un roi guerrier et prestigieux. Il est engagé personnellement dans le combat. Sa présence a rassuré et permis un triomphe éclatant. Marignan a ainsi donné l’image d’un monarque exemplaire, prêt à se sacrifier.

Marignan, c’est l’avers positif du roi : un souverain symbole d’honneur, de courage, de prudence, de combativité, de victoire. Pavie, c’est le revers de François Ier : la défaite, la capture, la perte des ambitions italiennes. Or, pour que l’image du roi ne soit pas ternie par cet échec retentissant, face à son ennemi, Charles Quint, il fallait établir une figure plus sublime et plus complexe, un principe d’union, entre Marignan – la victoire, et Pavie – la défaite. L’idée du roi-chevalier fut énoncée certes sans originalité, puisque tout le début de la Renaissance en France est animé par les principes de chevalerie. Tout au moins fallait-il la clamer haut et fort !

En 1525, alors que François Ier est prisonnier en Espagne, on invente donc la scène fictive de l’adoubement du roi par le chevalier Bayard sur le champ de bataille de Marignan ! Tout devenait alors possible. Le roi n’avait pas perdu à Pavie, il s’était sacrifié. Il n’avait pas fui, il avait gardé la vie sauve dans l’honneur. Le roi avait tout simplement manqué de fortune. Le roi était un héros, sans parjure ni faiblesse.

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