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Représentations artistiques de la Grande Guerre - 2

Aux sources de la modernité
Le Mot, revue artistique hebdomadaire
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La Première Guerre mondiale a été l’occasion « rêvée » pour les forces conservatrices de passer, sous le couvert de l’Union sacrée, à l’offensive contre la culture et l’esprit modernes, la décadence, le cosmopolitisme et leur représentant artistique majeur : le cubisme. Ce mouvement, phénomène parisien spécifiquement français et espagnol apparu en 1908 sous les pinceaux de Picasso et de Braque, s’est ainsi vu accusé de subir l’influence « nauséabonde » de l’ennemi germanique. L’espoir d’une purification de la France par la catastrophe a vu le jour, tout comme le retour au dévouement, au sacrifice et au classicisme et à l’ordre. La plupart des artistes « modernistes » encore en activité à l’arrière doivent abandonner leurs recherches jugées déstabilisantes, élitistes, antipatriotiques et éloignées des préoccupations du peuple éprouvé. Ils revêtent désormais un rôle crucial dans l’effort de guerre, en travaillant sous forme de propagande ou d’auto censure

En contrepoint, certains artistes soldats de style académique ont réalisé « sur le vif » des croquis d’une violence et d’une inspiration proches du cubisme, du futurisme, de l’expressionnisme ou de l’abstraction. Comme Fernand Léger, Gino Sévérini, Georges Grosz ou Otto Dix, ils ont compris que cette guerre ne pouvait être peinte que de manière moderne, et que face à la guerre totale, il fallait non pas représenter le combat, mais donner à sentir sa monstruosité. Mais, dans le contexte de retour à l’ordre, quelle place a été accordée aux avant-gardes et comment pouvait-il encore y avoir de l’art ?

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