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Extrait

La Mort d'Hercule

Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, I, IV, 38
Déjanire, l'épouse d'Hercule, est la cause innocente de la mort de son mari. En cherchant à s'assurer son amour éternel, elle accomplit sans le savoir la vengeance du centaure Nessus, tué par le héros bien des années auparavant.

Offrant un sacrifice dans cet endroit, Hercule envoya à Trachine un de ses serviteurs, Lichas, pour demander à Déjanire, sa femme, la tunique dont il avait coutume de se revêtir pendant les sacrifices. Déjanire, informée par Lichas que son mari était amoureux d'Iolé, frotta cette tunique du philtre que le centaure Nessus lui avait donné pour se faire toujours aimer d'Hercule. Lichas, ignorant ce secret, apporta le vêtement pour le sacrifice. Hercule revêtit la tunique ointe, et bientôt, la force du poison septique venant à agir, il fut réduit à la dernière extrémité ; car le venin de l'hydre dans lequel la flèche d'Hercule avait été trempée, et dont sa tunique était imbibée, corrompit par la chaleur la chair du corps. En proie à d'horribles souffrances, Hercule tua son serviteur Lichas, licencia ensuite son armée et revint à Trachine. La maladie faisant de rapides progrès, il envoya à Delphes Licymnius et Iolaüs pour consulter Apollon. Déjanire, frappée du malheur d'Hercule, et se voyant coupable, s'étrangla elle-même. L'oracle répondit qu'il fallait porter Hercule avec un appareil guerrier sur le mont Oeta, dresser auprès de lui un immense bûcher, et que Jupiter aurait soin du reste. Iolaüs et ses compagnons exécutèrent cet ordre, et se tinrent à distance, attentifs à ce qui allait arriver. Hercule, désespérant de sa guérison, monta sur le bûcher, et pria chacun d'approcher et d'y mettre le feu. Personne n'osa le faire ; Philoctète seul obéit. En récompense de ce service, Hercule lui donna ses flèches et son arc. Aussitôt la foudre tomba du ciel et embrasa tout le bûcher. Lorsque Iolaüs et sa troupe revinrent chercher les os, ils n'en retrouvèrent aucun ; ils se persuadèrent ainsi qu'Hercule avait été, conformément aux oracles, reçu parmi les dieux.

Bibliothèque historique de Diodore de Sicile, tr. Ferdinand Hoefer, Paris, 1846, p. 299-300.
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