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Extrait

Lélius arrive dans un palais magnifique

Pétrarque, L’Afrique, livre III, v. 87-107
Au début du troisième livre de l'Afrique, Pétrarque raconte l'arrivée de Lélius au palais de Syphax, où il a été envoyé par Scipion pour tenter de faire alliance avec le prince numide. La narration est interrompue pour décrire l'émerveillement ressenti par le général romain devant les murs du palais, décorés de fresques avec des images du zodiaque et des dieux païens.

Il se rend chez le roi…

Des colonnes de neige

Soutenaient l’atrium. Orné du métal fauve
Le palais ruisselait…
Sur sa voûte de gemme, en ordre dispersé,
Des pierres scintillaient, topazes, émeraudes,
Comme si le plafond eût eu ses astres propres.
Le zodiaque doré, dans la zone médiane
Du chemin tournoyant, sa course régulière
Accomplissait de biais. Tels les sept luminaires
Errant dans l’univers, étaient serties sept gemmes,
Travail savant d’Atlas, avant qu’il ne fût pierre.
L’une, lente, convient à un vieillard glacé ;
Une autre au loin rougeoie, menaçante ; cette autre
Rayonne doucement, illuminant la voûte
D’une clarté sereine ; une énorme escarboucle,
Au centre, c’est un soleil en gloire qui, d’un flot de lumière
Dissipant les ténèbres, par vertu singulière
Faisait naître ses jours à l’instar de Phébus
Et faisait fuir ses nuits. Deux autres feux brillaient
D’un mouvement égal. Le plus brillant des deux
Répandait dans les cœurs soudainement l’amour.

Pétrarque, L’Afrique, tr. Pierre Laurens, Paris : Les Belles Lettres, 2006, vol. 1 p. 76-78.
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