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Extrait

Trois extraits du Livre des merveilles de Marco Polo

Marco Polo, Le Devisement du monde ou Livre des merveilles
Ces trois courts extraits mettent en évidence différents aspects du texte et de la biographie de Marco Polo. L'insistance du voyageur sur le fait que son récit est un témoignage, alors que certains éléments ressortent nettement de la tradition médiévale du récit merveilleux, permet le questionnement sur la fiabilité des sources historiques.

Début du livre

Pour savoir l’entière vérité sur les différentes contrées du monde, prenez ce livre et faites-le lire : vous y trouverez les grandissimes merveilles de la grande Arménie, de Perse, des Tartares et d’Inde, et de bien d’autres pays, que notre livre vous racontera dans le bon ordre : toutes choses que Marco Polo, sage et noble citoyen de Venise, raconte car il les a vues. Et ce qu’il n’a pas vu de ses yeux, il l’a entendu de la bouche d’hommes absolument fiables.

Marco Polo au service de Kubilay Khan

Marco apprit si bien les coutumes des Tatares, leur langue, leur écriture, leur façon de tirer à l’arc, que ce fut merveille. Car sachez en vérité : il sut en peu de temps plusieurs langages et quatre formes d’écritures. Pour cela dorénavant il fut appelé Messire Marco Polo. Et ainsi le nommera désormais notre livre, car c’est à bon droit. Aussi le seigneur lui voulait-il beaucoup de bien : il l’envoya comme son messager dans une terre qui était bien à six mois de route. Le jeune garçon mena à bien sa mission avec sagesse. […] À l’aller comme au retour, Marco prit grand soin de recueillir les informations les plus diverses sur les contrées traversées, afin de pouvoir les rapporter au Grand Khan à son retour.

Les Cynocéphales

Angamanam [Andaman] est une île très grande. Les gens n'ont nul roi, sont idolâtres et vivent comme des bêtes sauvages. Ils ont un visage qui ressemble à celui d’un chien, surtout les dents et les yeux. Vraiment, on dirait que leur visage est celui d’un grand chien. Ce sont des gens très cruels, car ils mangent tous ceux qu'ils peuvent prendre, pourvu que ce ne soit de leurs gens.

P.Y Badel (éd.), Marco Polo, La Description du monde, Paris : Le Livre de Poche, 1998.
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