Découvrir, comprendre, créer, partager

Extrait

Châtiments des faux-monnayeurs

Extraits de comptes royaux, 1299-1305
Brûlé vif, déporté, amputé sous le haut Moyen Âge puis ébouillanté, pendu ou décapité, le faux-monnayeur a toujours été considéré, par les différents régimes comme coupable d'un crime justifiant un châtiment terrible. Les supplices qui lui sont réservés montrent que la monnaie est chose du prince.

Sénéchaussée1 d'Auvergne, compte rendu pour l'Ascension 1299
Recettes
« Des biens d'un faux-monnayeur naguère bouilli dans la prévôté* de Riom : 35 sous 2 deniers. »

Bailliage1 de Vermandois, compte rendu à l'Ascension 1305
Dépenses
« Pour une marmite achetée afin de bouillir les faux-monnayeurs à Montdidier : 100 sous. »
« Pour les dépenses faites par le prévôt1 de Montdidier et plusieurs autres en recherchant tant des assassins que des faux-monnayeurs, pris et jugés : 42 livres 10 sous (on doit obtenir les noms des faux-monnayeurs et leurs biens, car ils doivent revenir au roi comme il est de règle). »

Bailliage de Vermandois, compte rendu à la Toussaint 1299
Recettes
« Des biens de Baudoin l'Orfèvre, bouilli et pendu pour faux-monnayage, vendus à Roye, pour partie : 43 livres 9 sous. »

Sénéchaussée de Carcassonne, compte rendu en juin 1302 ou 1303
Dépenses
« Pour les deniers délivrés à Pierre d'Avignon, pour la peine qu'il prit pour monseigneur le roi en venant en France à plusieurs reprises et en en repartant pour dénoncer à la cour des faussaires qui falsifiaient la monnaie de monseigneur le roi en terre d'Empire : 26 livres. »
« Pour les deniers délivrés à monsieur Jean de Varenes, chevalier, sénéchal de Beaucaire, pour avoir deux faux-monnayeurs que détenait monsieur Hugues Adhémar, sire de Monteil et qui sont à présent prisonniers à Nîmes : 250 livres.»
« Pour les dépenses d'Audinet et de Costilion, sergents du roi à Nîmes, qui voyagèrent pour lesdits faux-monnayeurs et les conduisirent prisonniers à Nîmes, où ils restèrent durant plusieurs jours, la location de leurs roncins [chevaux] prise en compte, ainsi que les dépenses des autres hommes qui accompagnèrent lesdits sergents lorsqu'ils conduisirent lesdits faussaires : 6 livres 8 sous. »
« Pour les deniers délivrés à maître Raymond Jean, notaire de la cour d'Avignon, pour avoir transcrit les enquêtes faites par la cour d'Avignon contre plusieurs faussaires de la monnaie de monseigneur le roi : 10 livres. »

Robert Fawtier, François Maillard (éds.), Comptes royaux (1285-1314), tomes I et II, Paris : Klincksieck, 1953-1954.
  • Lien permanent
    ark:/12148/mmt8kp47n9kv