Sophie de Ségur

Portrait de Fédor Rostopchine, gouverneur de Moscou, accusé d’avoir ordonné l’incendie de Moscou en 1812 avant l’arrivée des troupes françaises dans la ville.

En légende de l’image : « Cette ville était une des plus belles et des plus riches du monde ; le feu y a été mis par 400 brigands à 500 endroits à la fois par l’ordre du gouverneur ; les cinq sixièmes des maisons étaient en bois, il y avait 1600 églises, plus de 1000 palais, 30 000 malades et blessés ont été brûlés, et plus de 200 000 habitants réduits à la mendicité, etc. etc. »
 

Incendie de Moscou en 1812.

La scène représente la ville en ruines. Les nombreuses colonnes de fumée indiquent une multitude de départ de feu. Seuls deux hommes sont présents au premier plan, peut-être des incendiaires ou des habitants qui cherchent à fuir la ville.

Portrait d’Alexandre I^er (1777-1825) empereur de Russie.

« SOPHIE. Je veux réchauffer ma poupée, maman ; elle a très froid.
LA MAMAN. Prends garde, tu vas la faire fondre.
SOPHIE. Oh ! non, maman, il n’y a pas de danger ; elle est dure comme du bois.
LA MAMAN. Mais la chaleur la rendra molle ; il lui arrivera quelque malheur, je t’en préviens.
Sophie ne voulut pas croire sa maman, elle mit la poupée étendue tout de son long au soleil, qui était brûlant. Au même instant, elle entendit le bruit d’une voiture : c’étaient ses amies qui arrivaient. Elle courut au-devant d’elles ; Paul les avait attendues sur le perron ; elles entrèrent au salon en courant et parlant toutes à la fois. Malgré leur impatience de voir la poupée, elles commencèrent par dire bonjour à M^me de Réan, maman de Sophie ; elles allèrent ensuite à Sophie, qui tenait sa poupée et la regardait d’un air consterné.
MADELEINE, regardant la poupée. La poupée est aveugle, elle n’a pas d’yeux.
CAMILLE. Quel dommage ! comme elle est jolie !
MADELEINE. Mais comment est-elle devenue aveugle ! Elle devait avoir des yeux.
Sophie ne disait rien ; elle regardait la poupée et pleurait.
MADAME DE RÉAN. Je t’avais dit, Sophie, qu’il arriverait un malheur à ta poupée si tu t’obstinais à la mettre au soleil. Heureusement que la figure et les bras n’ont pas eu le temps de fondre. Voyons, ne pleure pas ; je suis très habile médecin, je pourrai peut-être lui rendre ses yeux. »

La comtesse de Ségur, Les Malheurs de Sophie, chapitre I.

Illustration d’Horace Castelli pour Les Malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur : chapitre XVIII, la boîte à ouvrage. Édition de 1880.

« Et voilà Sophie qui ne réfléchit pas que sa maman n’aura plus les jolis petits poissons qu’elle aime tant, que ces pauvres petits souffriront beaucoup d’être salés vivants ou d’être coupés en tranches. Sophie court dans le salon où étaient les petits poissons ; elle s’approche de la cuvette, les pêche tous, les met dans une assiette de son ménage, retourne à sa petite table, prend quelques-uns de ces pauvres petits poissons, et les étend sur un plat. Mais les poissons, qui ne se sentaient pas à l’aise hors de l’eau, remuaient et sautaient tant qu’ils pouvaient. Pour les faire tenir tranquilles, Sophie leur verse du sel sur le dos, sur la tête, sur la queue. En effet, ils restent immobiles ; les pauvres petits étaient morts. »

Illustration d’Horace Castelli pour Les Malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur : chapitre X, la crème et le pain chaud. Édition de 1880.

Illustration d’Horace Castelli pour Les Malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur : chapitre XIV, la joue écorchée. Édition de 1880.

Marguerite retrouve son père, M. de Rosbourg.

Paul, le Normand et le commandant de Rosbourg échappent au naufrage du navire et se retrouvent sur un radeau.

Paul, M. de Rosbourg et le Normand se retrouvent en terre inconnue habitée par une population indigène.

Chapitre I, De Loumigny à Gromiline. Sur la route vers la Russie, le général Dourakine prend un repas.

Chapitre XIV, On passe la frontière. Redoutant les représailles du gouvernement russe, alors qu’il cache un prince polonais, le général Dourakine quitte définitivement la Russie pour la France.

Chapitre XVIII, Récit du prince forçat. Le prince Romane raconte son histoire : son arrestation, sa captivité, sa condamnation, son voyage de forçat au rytme des coups de fouet…