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Beaumarchais 

À propos de l'auteur
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799)
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799)

© Bibliothèque-musée de la Comédie-Française

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« Je suis auteur dramatique par amusement » écrit-il aux acteurs de la Comédie française en 1781. En effet sa vie fut consacrée à bien d’autres choses qu’au théâtre car il fut, tour à tour ou en même temps entrepreneur, agent secret, fournisseur d’armes, professeur de harpe, horloger, imprimeur, et bien sûr écrivain.

Ma vie est un combat 

Beaumarchais

Pierre-Augustin Caron se destinait à une carrière d’horloger comme son père, mais il abandonne tôt le métier, non sans avoir intenté un procès (le premier d’une longue liste) contre Lepaute, horloger du roi, qui lui a volé une invention, un tout nouveau système qui améliore l’exactitude des horloges. Il gagne son procès et est désormais connu à la Cour. À 24 ans, il se marie avec Madeleine-Catherine Aubertin, de dix ans son aînée. Il ajoute à son nom « de Beaumarchais », du nom d’une propriété de son épouse (Le Bois Marchais). Elle meurt l’année suivante et ne touchant aucun héritage, il entre en litige avec son ancienne belle-famille. En 1759, devenu professeur de musique des filles du roi, il se lie d’amitié avec le financier de la Cour, Joseph Pâris-Duverney et devient son fondé de pouvoir. Grâce à son aide, il s’initie aux affaires et gagne assez d’argent pour acheter en 1761 une charge de secrétaire du roi qui lui confère la noblesse. En 1764, il part pour l’Espagne, officiellement pour négocier un monopole de vente d’esclaves et coloniser la Louisiane, officieusement, pour retrouver sa sœur Lisette victime d’un séducteur, Clavijo, qui a bafoué son honneur. Lors de ce voyage à Madrid, il découvre les entremeses, saynètes libertines espagnoles qui l’inspireront pour écrire Le Sacristain, qui, remanié, deviendra dix ans plus tard Le Barbier de Séville.

Quel homme ! Il réunit tout, la plaisanterie, le sérieux, la raison, la gaieté, la force, le touchant, tous les genres d'éloquence.

Voltaire à d'Alembert, 1774

Il se remarie en 1768 avec une très riche veuve, Geneviève-Madeleine Wattebled, qui lui donnera deux enfants. En 1770, sa femme et sa fille Aimable-Eugénie (qui ne vivra que quelques jours) meurent. De plus, ce deuxième veuvage fait porter le soupçon sur Beaumarchais qui est alors accusé de détournement d’héritage. Pierre-Augustin, le premier enfant issu de cette union, mourra en 1772 à l’âge de 3 ans. À la mort de Pâris-Duverney en 1770, le comte de la Blache devient son héritier. Beaumarchais lui réclame le remboursement de l’argent que le défunt lui avait prêté. La Blache refuse et s’entend avec le juge Goëzman, chargé du dossier, qui fait saisir ses biens. Beaumarchais accuse alors de corruption le juge Goëzman dans ses Mémoires à consulter où il dénonce les abus judiciaires de l’époque, ce qui le rend populaire. Cette publication connaît un vif succès et fera dire à Voltaire : « Quel homme ! Il réunit tout, la plaisanterie, le sérieux, la raison, la gaieté, la force, le touchant, tous les genres d'éloquence. »

Mémoires de Beaumarchais dans l’Affaire Goëzman
Mémoires de Beaumarchais dans l’Affaire Goëzman |

© Bibliothèque nationale de France

Parallèlement, il a commencé dès 1762 à écrire des parades et des chansons destinées à être présentées dans un cercle fermé lors de soirées mondaines. Mais ce n’est qu’en 1767 avec Eugénie, drame inspiré de son séjour espagnol, puis avec Les Deux amis ou le négociant de Lyon en 1770 qu’il se fait un nom dans le milieu littéraire. Enfin en 1775, il monte au théâtre Le Barbier de Séville. La pièce d’abord jouée en 5 actes, connaît des longueurs et n’enthousiasme guère. En trois jours, il la remanie, la ramène à 4 actes, en retire les lourdeurs et c’est un succès.

Eugénie
Eugénie |

© Bibliothèque nationale de France

Mélac père
Mélac père |

© Bibliothèque nationale de France

À la même époque, il accomplit deux missions secrètes au service de la couronne. Il va une première fois à Londres en 1774 afin d’empêcher la publication de pamphlets injurieux contre la comtesse Du Barry, Louis XVI et Marie-Antoinette. Deux ans plus tard, il retourne en Angleterre acheter au célèbre Chevalier d’Eon des plans secrets d’invasion de l’Angleterre par la France. La même année, il achète une quarantaine de bateaux destinés aux Insurgents d’Amérique dans leur guerre d’indépendance vis-à-vis de l’Angleterre mais l’affaire fait faillite et il perd une fortune.

En 1777, la première société de perception et de répartition des droits d’au­teur, la Société des auteurs dramatiques pour la défense de leurs droits, est fondée sous l’impulsion de Beaumarchais. « Il vaut mieux, suivant moi, qu’un homme de lettres vive honnêtement du fruit avoué de ses ouvrages que de courir après les places ou les pensions qu’il peut mendier longtemps sans les arracher » dit-il. Puis il publie en Allemagne une superbe édition des œuvres complètes de Voltaire qui vient de mourir. Cette même année naît sa fille Amélie-Eugénie de son union avec Marie-Thérèse de Willer-Mawlaz, qu’il n’épousera que neuf ans plus tard.

En 1784 a lieu la première représentation du Mariage de Figaro, suite du Barbier de Séville. Bien que la pièce soit écrite dès 1778, elle est interdite pendant 6 ans par le Roi qui redoute la réaction du peuple : « C’est détestable, cela ne sera jamais joué » lance-t-il à sa première lecture. Elle est donc fort attendue du public qui se presse à la première, dînant même dans la salle pour ne pas perdre sa place. Ce sera un triomphe. Le troisième volet de cette trilogie L’Autre Tartuffe ou La Mère coupable paraîtra en 1792, sans toutefois connaître le même succès.  

Le Comte Almaviva
Le Comte Almaviva |

© Bibliothèque nationale de France

Figaro
Figaro |

© Bibliothèque nationale de France

La même année, suite à l’affaire des fusils de Hollande, il est contraint de s’exiler en Allemagne dont il ne rentrera qu’en 1796 suite à une pétition demandant l’annulation de son statut d’émigré. Ruiné, sourd, il rentre à Paris auprès de sa femme et meurt trois ans plus tard, en 1799, à l’avènement de Bonaparte.

La Comtesse Almaviva
La Comtesse Almaviva |

© Bibliothèque nationale de France

Provenance

Cet article provient du site Les Essentiels de la littérature (2015).

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