L'activité « Le petit théâtre de Molière »

Outils nécessaires :

1. Une boîte de céréales
2. De la peinture noire
3. Un pinceau
4. De la colle
5. Des ciseaux et/ou un cutter
6. Des piques à brochette, ou des baguettes
7. Du scotch ou de la patafix
8. Des images constituant le castelet, le décor et les personnages, à récupérer dans le document ci-dessous
9. Une scène choisie du Malade Imaginaire. Nous vous proposons :

• Acte I scène 5 (Argan, Angélique, Toinette)
• Acte III scène 3 (Argan, Béralde)
• Acte III Scène 6 (M. Purgon, Argan, Béralde, Toinette)
• Acte III Scène 14 (Argan, Béralde ; Toinette)

Télécharger les décors et les scènes :

Déroulé de l’activité

Cette activité dure environ 1h30

• Découper les rideaux et les coller sur la face de la boîte

• Avec un cutter, enlever le centre en suivant le contour des rideaux

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Étape 1 : découpage

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Étape 2 : les rideaux

• Découper le décor du Malade Imaginaire et le coller au centre de la boîte sur la face interne

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Étape 3 : le décor

• Refermer la boite en collant les languettes
• Peindre la boîte de céréales en noir (contour et un maximum d’intérieur), ainsi que les piques à brochette ou baguettes (privilégier la peinture acrylique pour que ça tienne).

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Étape 4 : la peinture

• Peindre en noir les baguettes ou piques à brochette
• Découper une longue  encoche sur le dessus du castelet

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Étape 5 : l'encoche

• Découper le plus précisément possible les personnages (en fonction de l’âge, il est possible de simplement découper une bulle autour du personnage)
• Coller avec du scotch ou de la patafix  un pique à brochette ou une baguette derrière chaque personnage, baguette au-dessus du personnage.

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Étape 6 : coller les personnages

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Étape 7 : mettre les personnages sur les baguettes

• Choisir une scène du Malade Imaginaire et faire évoluer les petits personnages en fonction.

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Étape 8 : jouer !

Qu’est-ce qu’on apprend ? :

Je découvre l’histoire du Malade Imaginaire …

Argan est un homme très préoccupé par sa santé, un hypocondriaque persuadé qu’il souffre des plus graves maladies. Pour cela, il fait appel à son médecin, M. Purgon qui le traite par clystères (lavements), saignées et purges. Pour assurer à moindre coût les soins qui peuvent lui être apportés, il souhaite que sa fille Angélique épouse le fils du docteur Diafoirus, Thomas, lui-même jeune médecin. Seulement Angélique en aime un autre… Cléante et refuse ce mariage !

Cela donne une bonne occasion à Béline, la seconde épouse d’Argan d’appuyer son projet d’envoyer Angélique au couvent, pour rester la seule héritière de la fortune de son mari.

Grâce à l’intervention de Béralde, le frère d’Argan, et de Toinette, la servante de la maison qui ira jusqu’à se travestir en médecin pour que son maître retrouve la raison, Argan autorisera finalement le mariage d’amour de sa fille, à condition que Cléante devienne médecin, ou que lui-même le soit grâce à une cérémonie des plus burlesques en latin !

…. et sa légende !

On dit souvent que Molière est mort sur scène… c’est probablement la plus grande erreur qui a pu circuler sur la vie de l’auteur et qui a contribué à construire sa légende ! Non, Molière n’est pas mort sur scène, mais à la suite de la quatrième représentation du Malade Imaginaire, une fois de retour chez lui, rue de Richelieu, à deux pas du site actuel de la Bibliothèque nationale de France ! Il a également été dit qu’il avait écrit cette pièce étant lui-même souffrant depuis plusieurs années ; or il semble juste aujourd’hui d’affirmer, selon ce que l’on trouve écrit dans le registre de Lagrange (comédien de la troupe de Molière et homme de confiance de ce dernier) que ce n’était pas le cas :

« Ce même jour après la comédie, sur les 10 heures du soir, M. de Molière mourut dans sa maison rue de Richelieu, ayant joué le rôle du Malade imaginaire, fort incommodé d’un rhume et fluxion sur la poitrine qui lui causait une grande toux, de sorte que, dans les grands efforts qu’il fit pour cracher, il se rompit une veine dans le corps et ne vécut pas demi-heure ou trois quarts d’heure depuis ladite veine rompue, et est enterré à la paroisse Saint-Joseph, aide de la paroisse Saint-Eustache. Il y a une tombe élevée d’un pied de terre. »

Médecins… ignorants !

Le portrait que Molière fait des médecins dans plusieurs de ses pièces (Le Médecin Volant, Le Médecin malgré lui, L’Amour médecin, ou Monsieur de Pourceaugnac) n’est pas des plus avantageux, et il atteint son summum dans le Malade Imaginaire ! Ils sont pédants, arrogants, despotes, mais surtout ignorants, comme le dit Toinette dans la scène 10 de l’acte III. D’ailleurs, Thomas Diafoirus réussit à devenir médecin alors que son père lui-même le décrit comme quelqu’un n’ayant pas un esprit très vif.

Mais ils cherchent à dissimuler leur ignorance et à asseoir leur domination par l’usage d’une langue savante, le latin, et d’un vocabulaire spécifique incompréhensible pour la plupart d’entre nous.

Pour Molière, les médecins sont des imposteurs !

Cela dit, la médecine au 17^e siècle n’était pas celle que l’on connaît aujourd’hui. Le savoir médical était très limité et les traitements aussi… clystères, saignées, purges… pour évacuer les humeurs mauvaises présentes dans le corps.

Une pièce pour rire !

Même si le sujet est sérieux (le rapport de l’homme face à la peur de la maladie) nous sommes bien dans une comédie !  Et nous pouvons distinguer dans le Malade Imaginaire plusieurs rouages utilisés par l’auteur pour amener le public à rire :

Le comique de caractère est très présent. Les excès de certains personnages sont ainsi poussés jusqu’au ridicule : Argan avec sa peur démesurée de la maladie et sa crédulité sur ce qui l’entoure; Thomas Diafoirus, personnage stupide, M. Purgon dictatorial ou encore Toinette et sa liberté de ton.

Est très présent également le comique de mots : avec les références scatologiques, dans les noms même des personnages (M. Purgon faisant penser à la purge, M. Fleurant, à l’odeur des selles suite aux lavements et M. Diafoirus, venant du mot « foire », synonyme de diarrhée) ; mais aussi par les jeux de répétitions (« poumon », « ignorant » répétés par Toinette dans l’acte III scène 10) ou le jargon médical incompréhensible utilisé par M. Diafoirus.

Et l’on retrouve bien sûr le comique de situation avec les quiproquos (Argan prenant Cléante pour le maître de musique, Thomas Diafoirus s’adressant à Angélique alors qu’il pense parler à Béline) ou les supercheries (Louison faisant  mine d'être morte, Argan de même, Toinette se faisant passer pour un médecin…).

Alors maintenant à vous de jouer !