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La « Cérémonie turque » du Bourgeois gentilhomme, mise en scène de Benjamin Lazar, 2004

Louis XIV avait demandé à Molière un « ballet turc ridicule » pour effacer la blessure d’amour-propre essuyée par le roi lors de la visite de l’envoyé du Grand Turc et ainsi désamorcer par le rire la vexation politique. Cléonte, avec l’aide de son valet Covielle, se fait passer pour le fils du Grand Turc pour obtenir le consentement de Jourdain et épouser sa fille Lucile. Lors d’une cérémonie turque « en danse et en musique » Jourdain est intronisé « Mamamouchi » par le Mufti. La turquerie est ici inspirée par les récits de voyages de l’époque. Bousculé et émerveillé, Jourdain accède à une autre réalité par la force d’évocation du sabir turc. Dans cette scène, le lien entre la parole et le sacré apparaît en plein et l’arbitraire du signe est mis à mal, achevant de faire de ce Bourgeois gentilhomme une sorte de « comédie du langage » avant la lettre.

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