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Le livre sacré où Bouddha recommande de témoigner une reconnaissance profonde au père et à la mère

불설대보부무은중경 – 佛說大報父母恩重經
Le livre sacré où Bouddha recommande de témoigner une reconnaissance profonde au père et à la mère
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Correspondance de religieux
160.1. Lettre d’adieu à ses parents du Révérend Dongshan Liangjie
Les bouddhas, lorsqu’ils apparaissent dans le monde, reçoivent tous la vie grâce à des parents ; la multitude des espèces qui naissent est entièrement couverte par le Ciel et portée par la Terre. C’est pourquoi celles-ci ne naissent pas sans parents et ne grandissent pas sans le Ciel et la Terre : tous bénéficient du bienfait d’être élevés, couverts et portés.
Hélas ! L’ensemble des vivants, dans la multitude de leurs apparences, formes et mouvements, relève de l’impermanence, il n’a pas encore quitté [les cycles de] vie et de destruction. L’importance de l’affection à nourrir les petits au sein, la profondeur des bienfaits à les élever sont comme des distributions de trésors : elles sont difficiles à rembourser ; elles sont comme nourrir avec des viandes de sacrifice : comment durer ? C’est pourquoi le Classique de la piété filiale dit : « Même offrir trois victimes par jour n’est pas pratiquer la piété filiale ». Le faire est comme se pousser au naufrage et entrer éternellement dans le samsara.
Si l’on veut rendre les bienfaits sans limites [des parents], il n’y a rien de mieux comme la puissance du mérite à quitter le monde [pour adopter l’état monastique]. Couper le fleuve des affections [de celui qui n’a pas rompu avec] vie et mort, dépasser la mer des souffrances [causées par les] tourments mentaux, rendre [les bienfaits] des parents de mille existences, rendre [les bienfaits] de mères de dix mille cycles cosmiques : les quatre [sortes de] bienfaits des existences dans le triple monde, on ne peut pas ne pas les rendre. C’est pourquoi on dit qu’un fils qui quitte sa famille [et renonce au monde], c’est neuf générations de parenté qui renaissent comme êtres célestes. J’ai rejeté le corps de la vie présente et fait le serment de ne plus retourner dans ma famille, avec sens et sensations d’infinis cycles cosmiques, de mettre soudainement en évidence la Suprême sagesse. Je souhaite humblement que mes parents aient l’esprit ouvert et soient heureux de faire des sacrifices [pour le bouddhisme], qu’ils pensent à ne pas s’appuyer sur les liens du karma, mais que [mon père] apprenne [ce que fit] le roi Śuddhodana [père de Sākyamuni], et [que ma mère] prenne pour modèle la sainte Reine Māyā [mère de Sākyamuni], [afin qu’un] jour futur dans un autre temps, à l’Assemblée de bouddha, nous nous rencontrions, [alors qu’]aujourd’hui dans le temps présent, nous sommes séparés les uns des autres.
Ce n’est pas que je rechigne à faire le régal [de mes parents], mais c’est que le temps n’est plus à attendre autrui. C’est pourquoi il est dit : « Si ce corps n’est pas tendu à passer [sur l’autre rive de l’Éveil] au cours de la présente existence, alors au cours de quelle existence le fera-t-il ? ». Je vous supplie [donc] de ne plus vous souvenir [de moi].

Le Jikji, traduction de Yannick Bruneton, 2022

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    18e siècle
  • Lieu
    Corée
  • Description technique
    Papier, 1 vol. de 31 folios, 215 x 320 mm. Illustré.
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, Coréen 49, fol. 21

  • Lien permanent
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