Anne-Marie-Louise-Henriette d'Orléans, duchesse de Montpensier, dite la Grande Mademoiselle, en cuirasse

Anne-Marie-Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier (1627-1693) témoigne quant à elle de la part que les femmes aristocrates de haut lignage pouvaient prendre à la politique. Par leur naissance, reines et princesses vivaient dans la proximité du pouvoir et savaient au besoin abandonner le rôle qui leur était traditionnellement dévolu (mettre au monde des héritiers si possible mâles et se consacrer aux œuvres de charité) pour jouer un rôle sur la scène politique. La Fronde (1648-1653), temps de désordre social et politique, a ainsi vu de grandes aristocrates s’impliquer dans les débats, voire dans les combats. Les Frondeuses ont durablement marqué les imaginaires, avant que la remise en ordre du royaume par le roi les renvoie pour longtemps à la sphère privée. La « Grande Mademoiselle », petite-fille de Henri IV par son père Gaston d’Orléans, et plus grosse fortune privée de France, n’a ainsi pas hésité à défendre les nobles pris au piège dans les fossés sous les murs de Paris assiégé, en faisant tirer le canon sur les troupes de son royal cousin, Louis XIV. Le choix de se faire représenter avec casque et cuirasse montre combien cette posture est assumée.