Jardins chinois contenant les onze principales maisons de l’Empereur de Chine

En 1786, Le Rouge publiait ses Jardins chinois contenant les XI principales maisons de l’Empereur de Chine, tirées du Cabinet du Roi et calquées sur les tableaux peints sur soye à Pequin. Ces gravures, à l’eau-forte et au burin, représentant les vues du jardin de la Clarté parfaite, le Yuanmingyuan, furent exécutées d’après un exemplaire xylographique imprimé aux Presses impériales de Pékin. L’ouvrage comprenait les dessins accompagnés des poésies impériales, elles-mêmes précédées de courtes introductions, ainsi qu’une préface, une postface, et un colophon. Les 40 illustrations furent copiées sur un exemplaire de l’ouvrage imprimé, propriété du comte de Scheffer, conseiller auprès du roi de Suède qui, « à Stockholm a confié ces Jardins venant de Pekin à M. le M.is de Biencourt pendant qu’il étoit en Suede, lui a permis de les faire graver à Paris pour servir aux progrès de l’art des Jardins ; puisque tout le monde sait que les Jardins Anglais ne sont qu’une imitation de ceux de la Chine » peut-on lire en avertissement.

La planche intitulée Détachement et sérénité, qui ouvre le premier cahier, est en réalité la planche n° 20 qui formait la dernière illustration du premier fascicule xylographié. Le Rouge qui n’était pas averti de l’habitude chinoise d’ouvrir un livre de la droite vers la gauche, sens contraire au nôtre, a donc inséré ses planches dans l’ordre inverse à celui de l’original, la 20^e planche du premier fascicule se trouvait ainsi la première.

La gravure de Le Rouge respecte l’iconographie chinoise, et en copie la perspective isométrique. Cependant, il s’est senti comme obligé de procéder au remplissage des zones laissées volontairement vides dans l’illustration chinoise.