Ensemble de la salle du trône en hauteur. Palais du Luxembourg

Richebourg commence dès 1856 à devenir un des chroniqueurs privilégiés de l’Empire. Il photographie dans son berceau le prince impérial (né en mars), puis son baptême à Notre-Dame la même année. Il reproduit en album les aquarelles représentant les cérémonies d’août 1856 à l’Hôtel de Ville en l’honneur de la visite de la reine Victoria. En 1857, il présente à la seconde exposition de la Société française de photographie des vues du train impérial et de la salle du trône à l’hôtel de ville de Paris ainsi que la reproduction du portrait de Napoléon III par Horace Vernet. À l’Exposition des arts industriels de Bruxelles de la même année, il propose une vue de la galerie de Diane, au château de Fontainebleau ; en 1859, à la Société française de photographie, la chambre de l’impératrice dans le même château.
Il semble avoir réalisé deux campagnes de photographies au palais du Luxembourg. La première a dû avoir lieu en 1858, avant son départ pour la Russie : des vues de la salle du trône et de la chapelle sont exposées en 1859 (alors qu’il est toujours à Saint-Pétersbourg) à la Société française de photographie ; une seconde série homogène et différente (comprenant aussi la salle du trône) est déposée à la Bibliothèque impériale en 1864 et, l’année suivante, l’une de ces images, la cheminée du salon Napoléon III, est à son tour présentée à la Société française de photographie.
Dans la série de vues des résidences de la couronne, l’accent est fortement mis sur la puissance impériale : ainsi pour les vues des salles du trône de l’Hôtel de Ville et du Luxembourg, ou pour le buste en marbre blanc de Napoléon III dans le salon du même nom au Luxembourg. Il ne s’agit pas simplement de documenter par la photographie ces luxueuses résidences mais bien, tout en mettant en valeur les travaux de décoration récemment accomplis, de valoriser le pouvoir dans ses symboles manifestes.
S. A.