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Mémoire amendé de la restauration du temple de Guanyin par Cheng Minzheng

Mémoire amendé de la restauration du temple de Guanyin par Cheng Minzheng
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Taillé depuis des temps immémoriaux, le jade est un des matériaux les plus prisés dans la culture chinoise. Sa nature incorruptible en fait un objet d’éternité naturellement associé à la recherche de la longévité et de l’immortalité. On lui prête de nombreuses vertus protectrices ou prophylactiques. L’empereur Qianlong de la dynastie des Qing, l’un des plus grands collectionneurs de tous les temps, aimait tout particulièrement le jade - il composa plus de 840 poésies pour en faire l’éloge - et remplissait ses palais de bibelots fabriqués dans cette matière par les ateliers impériaux.

Des livres de jade d’époque Qianlong sont signalés dans diverses institutions. Comme un grand nombre de ces albums de pierre, celui-ci est constitué de quatre plaques. Son emboîtage de bois porte la mention « respectueusement copié par le fonctionnaire Cao Wenzhi. » Les plaques y sont enchâssées dans un encadrement de soie qui maintient l’album, lequel s’ouvre comme un codex et non comme un paravent. Chaque surface est finement incisée en écriture régulière sur sept colonnes et recouverte avec précision par de l’encre d’or, selon un procédé déjà pratiqué sous les Tang. L’album est couvert par deux ais de bois précieux, et le titre a été incrusté sur la partie supérieure. Il est protégé dans un emboîtage ouvragé d’origine, en carton recouvert de soie brochée. La fermeture est assurée par trois pans qui s’imbriquent les uns dans les autres, et maintenu par des attaches de jade.

Le jade arrivait en quantité aux ateliers impériaux où des artisans experts tâchaient d’en tirer le meilleur parti en adaptant les motifs pour dissimuler les défauts ou les impuretés de la pierre. La sélection et la fabrication de grandes plaques sans défaut pour les livres exigeaient un soin particulier.
Disponible en abondance à la cour, la néphrite semble avoir perdu au fil du temps sa valeur sacrée et la plupart des spécimens montrent que ce support rituel d’écriture a beaucoup servi pour sa seule valeur ornementale précieuse. Elle a conservé des inscriptions variées, des poésies ou même des calligraphies impériales, surtout sous Qianlong.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Dynastie des Qing, non daté (règne de Qianlong), 3e quart du 18e siècle
  • Lieu
    Chine
  • Auteur(es)
    Cao Wenzhi, calligraphe
  • Description technique
    Livre de jade formé de 4 plaques de néphrite vert nuageux, gravées d’un texte rehaussé à l’encre d’or ; plaques solidarisées à la manière d’un album par un encadrement de soie brochée de couleur qui sert aussi de reliure.
    Plaques : 13 x 12,2 cm - avec montage : 17,5 x 12,8 cm 
    Motif de dragon à cinq griffes aux plats supérieur et inférieur
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, CHINOIS 12096

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmz0wq7td6jnm