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Du passage à la mer du Pacifique par le septentrion

Détail du globe terrestre de Coronelli
Du passage à la mer du Pacifique par le septentrion
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La navigation à la mer Pacifique était longue et difficile par le midi, c’est avec raison qu’on a tâché d’y trouver un autre chemin par le nord. Les Anglais ont espéré qu’ils découvriraient le passage par l’Amérique septentrionale et Martin Forbisher a été le premier qui en ait osé visiter les détroits, environ l’an 1576. Jean Davis, l’an 1585 essaya vainement de trouver ce passage et après avoir navigué jusqu’à 3 fois par les mers il ne lui est resté que l’honneur d’avoir donné son nom à ce détroit. Henry Hudson par la protection des Hollandais a continué cette route l’an 1609, mais il n’y a pas mieux réussi que les autres si ce n’est qu’il a découvert un nouveau détroit qui porte son nom aussi bien que la mer et le golfe. Enfin Thomas James pour contenter Charles Ier roi d’Angleterre entreprit ce voyage l’an 1631 et 1632, mais sans un meilleur succès quoiqu’il y ait laissé son nom. On peut voir toutes ces choses sur ce globe chacune en son lieu.

Thomas James voyant qu’il n’avait pu réussir, non plus que ses prédécesseurs crut que ce passage était impossible pour plusieurs raisons.

I : l’on a remarqué que plus on avance dans le détroit de Hudson et plus on y trouve de glace épaisse et attachée au rivage, ce qui ne serait pas s’il y avait une mer au delà ce détroit ou ce golfe.

II : la variation de la boussole étant de 29 degrés proche le cap Charles, cela fait voir très clairement qu’il reste beaucoup de terre vers l’occident.

III : on ne voit point en ce lieu aucunes baleines ni autres gros poissons qui ont coutume de se retirer vers les détroits.

IV : quand il y aurait même un passage il serait embarrassé d’une infinité de glaces qui allant de leur propre mouvement vers l’orient par le détroit de Hudson le rendraient fort incommode aux vaisseaux et l’on ne pourrait passer qu’au mois d’août et de septembre et dans cette saison les vents d’occident y sont très violents, toutes ces raisons sont gravées sur la carte qu’on a faite du voyage de Thomas James.

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1681-1683
  • Lieu
    Paris
  • Auteur(es)
    Vincenzo Maria Coronelli (1650-1718), cartographe et cosmographe 
  • Description technique
    Charpente en bois, armatures métalliques, peintures
    Diamètre : 3,85 m. 2,3 tonnes
  • Provenance

    BnF, département des Cartes et plans, GE A 500 RÉS

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm502200601c