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D’après Watteau, Départ des Comédiens-Italiens en 1697 

D’après Watteau, Départ des Comédiens-Italiens en 1697 
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Cette gravure de Louis Jacob d’après un tableau attribué à Antoine Watteau (aujourd’hui perdu) est l’image la plus connue de l’expulsion des Comédiens-Italiens en mai 1697. La représentation de ce moment essentiel de l’histoire de la Comédie-Italienne au 17e siècle est fortement théâtralisée. À droite, on observe, vu de dos, un magistrat avec une perruque fournie, qui relève sa robe noire de la main gauche et fait ainsi voir ses jambes, tandis qu’il tient son bras droit levé : le comique tient ici à l’exagération de la posture et à l’équilibre incertain dû à l’inversion de la position des mains (bas/haut). Semblant le singer, Mezzetin, qui se tient près de l’entrée de l’Hôtel de Bourgogne, lève un bras au ciel et porte sa main droite au front, dans une attitude de déploration parodique, comme s’il était au bord de l’évanouissement. Autre effet de symétrie avec l’homme de loi, Scaramouche (à gauche), en habit noir, s’éloigne en tenant devant lui ses deux mains, paumes visibles, le regard tourné vers la partie droite de l’image (en direction du magistrat ?), et la bouche ouverte (dans un cri ? libre au spectateur de l’imaginer). À côté de Scaramouche, on distingue Arlequin qui salue avec obséquiosité le magistrat, dans une attitude qui rappelle, de manière hyperbolique, « la révérence d’Arlequin » de Claude Gillot. Derrière Arlequin, Polichinelle adopte également une attitude moqueuse à l’égard du représentant de la loi, avec une position des bras contraire (ici, Polichinelle lève le bras gauche et tient baissé son bras droit) mais en regardant, comme le magistrat, l’homme juché sur une échelle et qui affiche l’édit du roi relatif à la fermeture de l’Hôtel de Bourgogne. Sur le seuil du théâtre, Pierrot, tout de blanc vêtu, agenouillé et le front à terre, participe à l’outrance du jeu comique de ses camarades face à la fermeture de leur théâtre. Les femmes ne sont pas en reste : Colombine, au centre de l’image, tient ses bras grands ouverts dans un geste appuyé de supplication ; derrière elle, une comédienne détourne le regard et essuie des larmes dans un fort grand linge, avec un effet d’exagération comique. Ainsi, le Départ des Comédiens italiens ne montre pas des acteurs au désespoir, mais introduit une dimension amusée, créant de la sorte une relation de connivence avec ceux qui regardent cette image. ILD

Bibliothèque nationale de France

  • Lieu
    [Paris]
  • Auteur(es)
    Gravure de Louis Jacob (1696 ?-17..) d’après un dessin d’Antoine Watteau (1684-1721)
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la photographie, AA-3 (JACOB, Louis)

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmr32b6hsnx8s