Les Vierges folles somnolent en attendant l’arrivée de l’époux

On remarquera que Bosse a pris soin de rendre symétriques les deux estampes, jusqu’à la position du chat devant l’âtre ; ainsi le contraste entre sages et folles est-il manifeste. Ces dernières sont plus richement habillées et plus largement décolletées que les Vierges sages ; elles tiennent des écrans, de peur que la chaleur du foyer ne gâte leur teint. Elles ne sont pas dignement assises, mais plutôt affalées. Le tapis du bahut est orné d’un feston, et le meuble supporte des vases de Chine et une corbeille de fleurs. Sur la table au premier plan à droite, un petit livre ouvert est appuyé sur un globe terrestre, qui symbolise les préoccupations mondaines de ces jeunes personnes. Sur le mur du fond sont suspendus des tableaux aux sujets profanes : Vénus et l’Amour, une Scène galante du temps, Adonis partant pour la chasse ; le tableau de la cheminée (également absente du recueil de Barbet) montre encore Vénus et l’Amour. Enfin, dans le recoin sombre du premier plan à gauche, les lampes à huile traînent par terre, éteintes.

Dans la marge inférieure, 16 vers sur 4 colonnes : Ces Vierges au lieu de veiller, / En attendant l’Espous celeste, / Perdent leur temps à so(m)meiller, / Tant leur paresse est manifeste. // Contraines [sic pour : Contraires] à leur propre bien, / Par foiblesse, ou par nonchalance ; / Elles ne considerent rien, / Et n’ont ny soing ny preuoyance. // Tandis que le luxe et le jeu / Charment ces pauures Jnsensées ; / Leurs Lampes sans huile et sans feu, / Sont pesle-mesle renuersées. // Ainsi leur esprit debauché, / Sans auoir ny Guide, ny Phare, / Dans l’obscurité du Peché, / Par sa propre faute s’esgare. Au-dessous, au centre : le Blond exc. auec Priuil.