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La femme de Mesnage

La femme de Mesnage
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À l’épouse revient le soin de l’intérieur du logis. Chargée de la gestion domestique, elle doit assurer que son époux trouve à la maison tout le confort : veiller aux approvisionnements et à la cuisine (nourriture et boisson – pour rappel il n’y a pas d’eau courante), s’occuper de l’entretien courant et du linge, surveiller et éduquer les jeunes enfants, donner les ordres aux domestiques, s’il y en a, veiller à leur moralité, et rendre des comptes de ses dépenses, puisqu’elle ne dispose que de l’argent que son mari lui confie, même si elle a apporté une dot confortable. Dans ce portrait de la « femme de ménage » à la manière du peintre italien Arcimboldo, on voit comment l’épouse s’est métamorphosée en objets du quotidien : baquet à lessive, balai, pot de chambre, ustensiles de cuisine, outils de jardin, aiguilles à tricoter et rouet pour filer la laine, etc. Dans les vers placés sous cette estampe censée faire rire, elle exprime les regrets de sa jeunesse perdue avec sa beauté, avant qu’elle se marie.

On lit 16 vers dans la marge : “Jadis pendant mes jeunes ans / Grand nombre de Blondins galans / portant canons a triple estage / mettoient la fleurette en visage / sur mes beaux yeux, mes belles dents / sur ma taile sur mon corsage / et le beau teint de mon visage / sans cesse au nez me regardans // folle J'escoutay leur langage / et donnay dans le mariage / le plus fascheux des accidens / quel changement : quel tripotage / mille soins et chagrins cuisans / m'ont depuis en cet equipage / rendu la femme de Mesnage / et fait le joüet des passans.”

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    17e siècle
  • Lieu
    À Paris, chez Nicolas Langlois (1640-1703)
  • Description technique
    Gravure au burin, 269 x 177 mm
  • Provenance

    BnF, bibliothèque de l’Arsenal, EST-203 (187)

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm2qq8fn7h31h