Allons, enfants de la patrie !

Jean Richepin (1849-1926), écrivain provocateur et révolté, était en quelque sorte rentré dans le rang en étant reçu à l’Académie française par Maurice Barrès en 1909. La Grande Guerre le voit consacrer des poèmes, qui n’ont rien de contestataire, au sacrifice des soldats. Il en fait en 1920 un livre pour enfants, illustré par Job, chantre des gloires militaires nationales. Cependant, comme le montre ce poème sur le départ, ces sentiments n’interdisent pas la complexité. Le tableau de Job est grave et sans enthousiasme, pourtant il correspond à l’épisode « légendaire » de la « fleur au fusil ». De même le poème insiste sur les douleurs et séparations, en un chant funèbre par anticipation. « Non, tu ne l’aimes point la guerre. » Auteur d’un Livre rouge des atrocités allemandes en 1916, Richepin reçoit Joffre à l’Académie en 1918. Allons, enfants de la patrie existe en version brochée, cartonnée, reliée et en tirage limité sur japon, 33 exemplaires accompagnés de dessins originaux de Job, objet de luxe et de bibliophilie. (O. P.)