Charles De Wailly et Louis Félix de La Rue, Décoration du Palais d'Armide, vers 1760

Le cinquième acte d’Armide (1686) contient une extraordinaire passacaille, chantée et dansée par « les Plaisirs et une troupe d’Amants fortunés et d’Amantes heureuses » : convoquant orchestre, soliste et chœur sur 535 mesures, elle constitue pour l’époque la page musicale la plus ample jamais écrite d’un seul tenant. Pendant ce divertissement, Ubalde et le Chevalier danois pénètrent dans le palais enchanté et convainquent leur ami Renaud de renoncer à son amour pour la magicienne.
Ce dessin montre le moment où Renaud part rejoindre le camp de Godefroid de Bouillon, après avoir fait ses adieux à Armide. Il semble que ce sujet ait littéralement hanté l’architecte et décorateur Charles De Wailly (1730-1798), qui a élaboré plusieurs projets de décor destinés successivement à la pantomime de Giovanni Niccolò Servandoni Le palais d’Armide (1758), peut-être pour une reprise de l’Armide de Lully (1761) et enfin pour la création de l’Armide (1777) de Christoph Willibald Gluck, sur ce même livret de Philippe Quinault.