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Joseph d’Arimathie recueillant le sang du Christ

La Quête du Saint Graal
Joseph d’Arimathie recueillant le sang du Christ
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Joseph d’Arimathie, un homme bon qui demeurait à Jérusalem au temps de la Passion, s’empresse de retrouver les objets que le Christ a touchés. C’est ainsi qu’il retrouve l’écuelle dans laquelle Jésus a mangé son dernier repas lors de la Cène, et dans laquelle Joseph recueille un peu de sang qui s’écoule des plaies du Christ en Croix. Cette relique est le Graal, qui prend plusieurs formes au cours du récit : écuelle, plat, coupe, vase. Ici c’est un calice qu’a représenté l’enlumineur.

Cet énorme manuscrit, qui a appartenu au duc de Berry, puis à Jacques V d’Armagnac, est actuellement scindé en quatre tomes. La peinture placée au folio 520 rappelle l’origine légendaire du Graal, telle qu’elle fut fixée vers 1200 par Robert de Boron et reprise par le Lancelot-Graal et le Perlesvaus. Elle représente le Christ au Calvaire avec la Vierge et saint Jean. Agenouillé au pied de la Croix, Joseph d’Arimathie recueille dans le Saint Graal le sang salvateur qui s’épanche du côté transpercé du Christ, réitérant le geste symbolique que l’iconographie traditionnelle prête à la personnification de l’Église. La contemplation de ce vase sacré, signe de la présence divine et de la Rédemption, est le but de la Quête menée par les chevaliers de la Table ronde, dont les aventures périlleuses sont une allégorie du combat spirituel contre les forces du Mal. L’ensemble de la page porte l’empreinte de l’histoire du manuscrit. Si la composition d’origine, due au Maître des Cleres femmes, a été respectée, le modelé, les mains et les visages ont été modifiés vers 1460, sans doute par Évrard d’Espinques, un peintre d’origine allemande au service de Jacques d’Armagnac. L’initiale à rinceaux de vignettes qui jouxte la peinture est intacte ; en revanche, la baguette occupant l’entre-colonne et celle ornant la marge extérieure font partie des remaniements apportés au décor. Enfin, les marges supérieure et inférieure sont respectivement timbrées des écus armoriés des deux mécènes : Jean de Berry et Jacques d’Armagnac.

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Roman du 13e siècle, manuscrit copié au début du 15e siècle
  • Lieu
    Paris
  • Provenance

    BnF, Manuscrits, Français 120 fol. 520

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm118200374r