Hercule volant les bœufs de Géryon

Selon la mythologique, Hercule aurait été chargé de voler le troupeau de bovidés rouges du géant à trois corps Géryon, qui vivait sur l’île d’Érythie. Après l’avoir vaincu, Hercule s’empare des animaux. Lors de son voyage de retour vers la Grèce, il s’endort en Italie, à proximité du Tibre, laissant le troupeau paître dans les environs. Le géant Cacus profite de cet instant pour subtiliser à son tour deux taureaux et quatre génisses ; afin de dissimuler son forfait, il les tire par la queue pour les entraîner dans sa grotte. À son réveil, Hercule, suivant les traces des sabots, ne parvient pas à retrouver les bêtes manquantes, mais le cri d’une génisse le place enfin sur la bonne piste. Il tue alors Cacus, qu’il assomme avec sa massue, puis reprend sa route.
Ce récit, très apprécié à la Renaissance, doit être lu avec une clé allégorique. En champion du monde grec et donc de la culture, Hercule s’attaque à des êtres monstrueux, symboles d’un monde sauvage et barbare. Héros civilisateur et pacificateur, il constitue à ce titre une illustration pour les humanistes comme pour les princes de l’une des vertus cardinales, la force. En arrière-plan des plaquettes, les décorations architecturales soignées suggèrent une étude attentive des monuments romains de Vérone, l’amphithéâtre et l’Arco dei Gavi.
Paul Froment