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L'inscription de la source chaude

Wenquanming
L'inscription de la source chaude
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Ce document, le plus ancien estampage chinois daté, permet d'attester formellement l'existence au 7e siècle de la pratique de l'estampage et de la technique de son montage. L'estampage a eté levé sur un papier fin et résistant, selon une technique identique a celle utilisée de nos jours. Pour le montage en rouleau, l'estampage a été découpé en bandes en suivant les colonnes inscrites, puis en plus petits segments afin de recomposer un texte réparti harmonieusement en colonnes de 21 cm de hauteur. Cette nouvelle disposition, qui ne conserve pas celle de l'original, a été fixée sur un fond de papier ordinaire. Ce type de montage fut couramment utilisé pour composer des albums de calligraphie. Des caractères tracés au pinceau dans les marges supérieures et inférieures confirment que ce plus ancien témoignage d'album a servi de modèle d'écriture.

La pierre originelle n'existe plus et le texte n'a été conservé dans aucune des grandes anthologies littéraires. Ce témoignage unique rapporte une composition poétique calligraphiée par l'empereur Taizong (626-649) au début de la dynastie des Tang (618-907). Selon une mention littéraire, cet empereur l'aurait composée le 15 février 648, au cours de l'année précédant sa mort. Il ordonna, apprend-on du texte même, de faire graver son œuvre sur une stèle de pierre érigée près des sources dont il fait les louanges. La graphie d'un beau style cursif reproduirait donc en fac-similé l'écriture authentique de ce souverain grand amateur de calligraphie. Un colophon manuscrit a été ajouté a la fin du rouleau. Son auteur y note qu'il a regardé cet estampage le 27 septembre 653, ce qui implique que celui-ci a été levé peu après sa gravure sur pierre. Le texte, dont les premières colonnes sont incomplètes, est un éloge des sources thermales situées au pied du Mont Lishan, a une quarantaine de kilomètres de l'actuelle ville de Xi'an. Le site est visible depuis la route qui mène aujourd'hui au mausolée de Qin Shihuangdi, le premier empereur de Chine. Taizong fit construire les pavillons de sa résidence impériale autour de ces sources chaudes où il venait chaque jour prendre un bain. Ce poème célèbre les bienfaits de ces eaux pures au jaillissement éternel, véritable bain de jouvence pour l'empereur vieillissant et atteint de paralysie.

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    653
  • Lieu
    Chine
  • Auteur(es)
    Tang Taizong, calligraphe
  • Description technique
    Rouleau incomplet, 27 x 144 cm, 50 colonnes, 6 à 8 caractères par colonnes
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, PELLIOT CHINOIS 4508

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm8p7cwg91z0t