Pierres à encres

Outil fonctionnel du lettré, la pierre à encre est devenue un ornement au statut privilégié sur le bureau de tout calligraphe. Il ne s’agit pas d’un encrier au sens où nous l’entendons puisqu’il n’est pas destiné à conserver le liquide mais d’une sorte de mortier à surface parfaitement plane qui peut aussi être en pan incliné. Ce réceptacle sert à broyer le bâton et à garder, pour quelques heures seulement, la quantité nécessaire. L’encre, qui peut se conserver des siècles sous sa forme sèche, n’est plus utilisable sous sa forme liquide au-delà d’une journée. Aussi, le lettré doit-il broyer patiemment chaque jour les quelques gouttes dont il fera usage.

Ces six feuillets d’estampages, dont on ne connaît ni la date de gravure, ni la provenance, présentent un ensemble de vingt-quatre pierres figurées au recto et au verso. Il s’agit de pièces exceptionnelles classées historiquement depuis les Han, période à laquelle remontent les plus anciens spécimens connus.
Les formes sont multiples : carrées, ovales, rectangulaires mais aussi en feuille, en cloche ou en pêche où s’exprime la dextérité des tailleurs de pierre ; elles sont aussi savamment ornées de motifs et d’inscriptions choisies dans le répertoire des lettrés.