La Marchande à la toilette

Insinuée dans le cabinet des femmes, la marchande à la toilette sert d’entremetteuse, qui négocie faveurs et bijoux. Déguisée de la sorte dans La Ruse inutile ou l’Épreuve de la tendresse (1783), comédie en deux actes et en vaudevilles du dramaturge Maurin de Pompigny (1766-1828), Germain montre le contenu de ses corbeilles :

« Regardez tous mes bijoux :
Voyez ces pendants d’oreilles ;
Ils sont des plus nouveaux goûts :
Ces agrafes sont des merveilles,
Et ces flacons sont beaux et bons. »

L’Observateur anglais de Mathieu François Pidansat de Mairobert raconte comment M^me Gourdan (1727-1783), la plus célèbre maquerelle du siècle, en prend l’apparence auprès d’une femme mariée qu’il faut séduire, dont le faible est « une fureur de diamants inconcevable » (Correspondance de M^me Gourdan, dite la Comtesse : augmentée de dix lettres inédites dont deux fac-similées, Londres, Jean Nourse, 1784-1866, p. 134). Vieux libertin, le financier qui la convoite met en jeu un écrin de dix mille écus, de sorte que notre appareilleuse tente la dame avec les diamants qu’elle lui fait essayer, « les girandoles aux oreilles, la bague au doigt, le collier au cou, etc. » La vertu, cette fois, triomphera de l’appât des bijoux.