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Emma et Rodolphe aux comices agricoles

Madame Bovary
Emma et Rodolphe aux comices agricoles
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Lors des comices agricoles, Rodolphe entraîne Emma Bovary au premier étage de la mairie pour lui conter fleurette. Grâce à un jeu de superposition, Flaubert compose une scène grotesque où les remises de prix agricoles répondent aux soupirs de Rodolphe. Flaubert s’était rendu à des comices agricoles pour rendre la scène plus vraie que nature.

« Et il saisit sa main ; elle ne la retira pas.
"Ensemble de bonnes cultures ! ", cria le président.
 Tantôt, par exemple, quand je suis venu chez vous…
"À M. Bizet, de Quincampoix."
 Savais-je que je vous accompagnerais ?
"Soixante et dix francs ! "
 Cent fois même j’ai voulu partir, et je vous ai suivie, je suis resté.
"Fumiers."
 Comme je resterais ce soir, demain, les autres jours, toute ma vie !
"À M. Caron, d’Argueil, une médaille d’or !"
[…]
Un coup de vent qui arriva par les fenêtres fronça le tapis de la table, et, sur la place, en bas, tous les grands bonnets des paysannes se soulevèrent, comme des ailes de papillons blancs qui s’agitent.
"Emploi de tourteaux de graines oléagineuses", continua le président. Il se hâtait : "Engrais flamand, – culture du lin, – drainage, – baux à longs termes, – services de domestiques."
Rodolphe ne parlait plus. Ils se regardaient. Un désir suprême faisait frissonner leurs lèvres sèches ; et mollement, sans effort, leurs doigts se confondirent. »

Gustave Flaubert, Madame Bovary, deuxième partie, chapitre VIII, 1857.
Texte intégral dans Gallica : Paris, Charpentier, 1881

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1885
  • Lieu
    Paris
  • Auteur(es)
    Gustave Flaubert (1821-1880), auteur ; Albert Fourié (1854-1937), dessinateur ; Eugène-Michel-Joseph Abot (1836-1894), graveur
  • Description technique
    Gravure à l’eau-forte
  • Provenance

    BnF, Réserve des livres rares, RES P-Y2-1441

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm132202744r