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Planche XIII : Armure française de l’époque de Henri II et rondaches italiennes de la deuxième moitié du 16e siècle

Album Château impérial de Pierrefonds. Album du cabinet d’armes de S. M. l’empereur Napoléon III, pour faire suite au catalogue dressé par M. O. Penguilly L’Haridon, officier supérieur d’artillerie, conservateur du musée de l’Artillerie. Photographies par A. Chevallier
Planche XIII : Armure française de l’époque de Henri II et rondaches italiennes de la deuxième moitié du 16e siècle
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Les armes, avait dit le comte de Laborde dans ses Quelques idées sur la direction des arts et sur le maintien de goût du public, faisaient partie de l’art tout comme les bijoux et avaient une égale valeur d’enseignement. En rassembler une collection vous posait en homme de goût en même temps qu’elle rappelait un glorieux héritage militaire. Napoléon III collectionnait les armes et armures anciennes et conservait également des armes modernes aux Tuileries. Il ne s’y connaissait guère, aussi avait-il chargé le comte de Nieuwerkerke, lui-même collectionneur, de lui signaler les pièces intéressantes. Les marchands venaient présenter des objets au surintendant, qui faisait son choix et laissait le reste à l’empereur. Napoléon III fit aussi des achats en vente publique : en 1861, les armes et armures de la Renaissance issues de la collection du prince Soltikoff ; en 1865, une armure de gladiateur à la vente Pourtalès. Il acheta encore la collection du marquis de Bellaval et diverses pièces en Suède et au Danemark. L’impératrice lui en fit aussi des cadeaux.
La collection impériale fut d’abord exposée dans une salle incommode des Tuileries, la partie acquise à la vente Soltikoff étant toutefois présentée au public au pavillon Marsan, en même temps que les prises de guerre de l’armée en Chine. Enfin, en 1865, l’empereur décida de former à Pierrefonds un musée composé de ses armes et de quelques autres provenant du musée du Louvre. Après l’achèvement du gros œuvre du château en 1866, le musée fut installé dans la salle des Preuses. L’empereur « avait judicieusement pensé qu’une salle d’armes était indispensable dans un monument destiné à reproduire le type le plus pur et le plus complet de l’architecture militaire française au 15e siècle ; et il s’était généreusement dépossédé de son riche cabinet d’armes au profit du public et des touristes ». Le musée était ouvert deux jours par semaine et, lors des séjours de la cour à Compiègne, des excursions y étaient organisées.
Cette collection, aujourd’hui au musée de l’Armée (hôtel des Invalides), illustrait l’histoire des armes depuis le 12e jusqu’au 17e siècle. Elle comptait un grand nombre de pièces anciennes, certaines très ornées. Parmi les plus remarquables se trouvaient un casque de Louis XIII, une armure de l’empereur Ferdinand II et une épée ayant appartenu à Henri IV. Le polytechnicien Penguilly L’Haridon, directeur du musée d’Artillerie et peintre, était chargé également du musée de Pierrefonds. En 1864, il fit paraître un catalogue complet, qu’il abrégea en 1865 pour le musée rétrospectif du palais de l’Industrie. En 1867, sans doute à l’occasion de l’ouverture du musée de Pierrefonds, le photographe Auguste Chevallier, ancien médecin, prit en photographie la collection. Il fut sans doute recommandé par Viollet-le-Duc : celui-ci avait utilisé l’astucieux instrument dont il était l’inventeur, la planchette photographique, qui permettait d’exécuter mécaniquement des plans d’architecture et des relevés topographiques bien utiles à l’armée. Les cinquante-quatre photographies d’armes étaient précédées de deux vues de la salle des Preuses et de quatre vues extérieures du château, dont une avant restauration. Elles furent éditées en album pour compléter le texte de Penguilly, et l’empereur fit don d’un exemplaire à la Bibliothèque impériale.

© Biliothèque nationale de France

  • Date
    1867
  • Auteur(es)
    Auguste Chevallier (?-1868)
  • Description technique
    Paris, impr. de J. Claye, 1867, [2] - 54 f. - [61] f. de pl.
    61 épreuves sur papier albuminé d’après négatif sur verre au collodion
    Don de l’empereur à la Bibliothèque impériale, 20 décembre 1867
  • Provenance

    Bibliothèque nationale de France, Département des Estampes et de la Photographie, Résac V. 16570

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm4082001283