Les Vierges sages somnolent en attendant l’arrivée de l’époux

Les Vierges sages sont assises dans un intérieur. Contrairement à ce que disent les vers en marge, mais en accord avec le texte de l’Évangile, elles somnolent, devant l’âtre. À gauche, par la fenêtre, on aperçoit un croissant de lune, qui spécifie le caractère nocturne de la scène. Sur un coffre de bahut recouvert d’un tapis uni brillent les cinq lampes à huile, qui éclairent un grand tableau sur lequel se devine une Adoration des mages dans l’esprit de Vignon. Sur la partie droite du mur, deux autres tableaux plus petits, oblongs, au sujet indistinct dans cet état de l’estampe. Au premier plan à gauche, sur une table recouverte d’un tapis sans autre décor qu’une bordure, sont posés des livres, dont un in-folio ouvert, appuyé sur une croix, qui ne peut être que l’Ancien Testament. La cheminée ne correspond à aucune de celles que Bosse a gravées pour Barbet.

Dans la marge inférieure, au centre, le titre : LES VIERGES SAGES., puis 16 vers sur 4 colonnes : Nul vain obiet ne peut distraire / Ces Vierges, sages en tout temps ; / Aux Folles leur humeur contraire / S’entretient de plaisirs constans. // La Nuict, quand les autres someillent / D’vn repos qui leur semble doux ; / Celles-cy raisonnent et veillent / Attendant leur celeste Espous. // Le Monde en vain leur fait la guerre, / Puis qu’il est certain que leur [sic] yeux, / Fermes [sic] aux Ombres de la Terre, / Ne s ouurent qu’aux clartez des Cieux // Ce n’est que la seule Sagesse / Qu’elles se proposent pour but / Et que [sic pour : qui] les guidant les adresse / Dans le vray chemin de salut. Au-dessous, au centre : le Blond excud. auec Priuilege du Roy.