Julie et Saint-Preux dans la tempête

Julie et Saint-Preux, sortis sur le lac pour une partie de pêche, sont surpris par une tempête. Saint-Preux et les bateliers souquent ferme pour sauver la barque du naufrage ; Saint-Preux écarte ici l’embarcation des rochers :
« Non, jamais votre adorable amie ne brilla d’un si vif éclat que dans ce moment où la chaleur et l’agitation avaient animé son teint d’un plus grand feu ; et ce qui ajoutait le plus à ses charmes était qu’on voyait si bien à son air attendri que tous ses soins venaient moins de frayeur pour elle que de compassion pour nous. Un instant seulement deux planches s’étant entr’ouvertes, dans un choc qui nous inonda tous, elle crut le bateau brisé ; et dans une exclamation de cette tendre mère j’entendis distinctement ces mots : "Ô mes enfants ! faut-il ne vous voir plus ?" Pour moi, dont l’imagination va toujours plus loin que le mal, quoique je connusse au vrai l’état du péril, je croyais voir de moment en moment le bateau englouti, cette beauté si touchante se débattre au milieu des flots, et la pâleur de la mort ternir les roses de son visage. » (La Nouvelle Héloïse, 4e partie, Lettre 17).
Mots-clés
Bibliothèque nationale de France
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Date
1773
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Lieu
Bruxelles
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Auteur(es)
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), auteur ; Jean-Michel Moreau, le Jeune (1741-1814), dessinateur
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Description technique
Dessin au lavis
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Provenance
BnF, département des Manuscrits, Rothschild 229, fol. 19r
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Lien permanent
ark:/12148/mm1322011916