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La chasse à la licorne

Chansonnier Cangé
La chasse à la licorne
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C’est à partir du 12e siècle que la licorne revêt un sens positif : l’image de la jeune fille accueillant la licorne dans son sein devient alors le symbole de l’Incarnation du Christ, et l’on retrouve la scène sur des chapiteaux d’église et des vitraux. La mise à mort de la licorne, dont le flanc est percé par la flèche (ou la lance) du chasseur, devient ensuite le symbole de la passion du Christ, qui a été percé au côté lorsqu’il était sur la Croix.

L’écriture de l’amour courtois s’inspire des chansons des troubadours et des trouvères. En chantant l’amant prisonnier d’Amour et de sa dame, comme la licorne l’est de la jeune fille, Thibaut de Champagne évoquait déjà les figures de Beauté, de Beau Semblant et de Danger dans sa chanson XXXIV :
Ausi cum l’unicorne sui
Qui s’esbahist en regardant,
Quant la pucele va mirant.
Tant est lié de son ennui
Pasmee chiet en son giron ;
Lors l’ocit on en traïson.
Et moi ont mort d’autel semblant,
Amors et ma dame pour voir ;
Mon cuer ont, n’en puis point ravoir

[…]

( « Je suis comme la licorne
qui est frappée de stupeur
en contemplant la jeune fille ;
éprouvant un si doux malaise,
elle tombe pâmée sur son sein.
On la tue alors par traîtrise.
Ainsi m’ont blessé à mort
Amour et ma dame.
Ils tiennent mon coeur, je ne puis le ravoir […] »)

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Dernier quart du 13e siècle
  • Lieu
    Dijon
  • Auteur(es)
    Thibaut de Champagne, auteur
  • Description technique
    Manuscrit peint sur parchemin
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, français 846, fol. 1r

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm130200155q