L’Italie de la fin du Moyen Âge (vers 1350)

Au milieu du 14^e siècle, l’Italie hérite de la fragmentation qui a eu lieu au Moyen Âge avec le mouvement communal et l’indépendance acquise d’un grand nombre de cités aux 11^e-13^e siècles. Le Nord est tout particulièrement divisé, bien qu’il fasse théoriquement partie d’un « Royaume d’Italie » dominé par le Saint-Empire. Y coexistent des territoires dont les tailles, les modes de gouvernement et l’intérêt stratégique varient fortement. Une évolution se fait toutefois jour, avec l’accaparement progressif du pouvoir par des personnalités fortes dans un grand nombre de républiques urbaines, à la faveurs des dangers extérieurs ou de difficultés internes.

Le 14^e siècle marque aussi la fin de l’opposition entre Guelfes et Gibelins, les premiers soutenant le parti papal et les second, la légitimité impériale. Apparu au milieu du 13^e siècle, le conflit était devenu une manière pour les différentes cités de s’opposer, favorisant un climat de conflit perpétuel, souvent éloigné des revendications originelles. 

Deux ensembles politiques se détachent par leur taille et leur importance symbolique à cette période. Au cœur de la Péninsule, les États de l’Église, parfois également, constituent le temporel de l’institution ecclésiale, un espace agricole riche et peuplé d’environ 1,8 millions d’habitants. Mais le pape est à cette date installé en Avignon, et le territoire est soumis à de vives tensions. Des velléités d’indépendance se font jour dans les différentes cités, tandis qu’à Rome même, Cola di Rienzo mène une révolte populaire entre 1347 et 1350. Au Sud, le vaste Royaume de Naples des Anjou est distinct du Royaume de Sicile, dominé par la couronne d’Aragon depuis les Vêpres Siciliennes (1282), et ce, malgré les efforts de reconquête du roi Robert d’Anjou jusqu’à sa mort en 1343. La Sardaigne se divise entre zones indépendantes (judicat) et inféodation à l’Aragon.