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Frontispice de la Quête du Graal

Tristan en prose
Frontispice de la Quête du Graal
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Le français 99 est un manuscrit bien documenté. Le verso du dernier feuillet conserve en effet le colophon du copiste : « Au jourd’uy huitiesme jour du mois d’octobre mil cccc lxiii fu acheve ce ronmans par Micheau Gonnot de la Brouce prestre demeurant a Crousant. » Au-dessous, une note fournit le nom et les titres du commanditaire : « Jacques duc de Nemours, conte de La Marche... et per de France. » Enfin, une seconde note précise que ce livre a « sept cens quarante cinq feulles & histoires vixxxi ». Par histoires, il faut entendre peintures : celles-ci sont attribuées à Évrard d’Espinques, que Jacques d’Armagnac avait installé sur ses terres, à Ahun, et qui, seul ou en collaboration, peignit pour son protecteur plusieurs manuscrits dont un Lancelot-Graal BnF, fr. 113-116).

Micheau Gonnot travailla lui aussi à plusieurs reprises pour le duc, réalisant, entre autres, la célèbre compilation de textes arthuriens contenue dans le BnF, fr. 112. Le texte du Tristan en prose contenu dans le BnF, fr. 99 est une version tardive du roman qui a très probablement servi de source directe à Micheau Gonnot pour la rédaction du BnF, fr. 112. Le folio 561, richement décoré, signale le début de la Quête du Graal. Le récit combine, dans cette version du Tristan en prose, la Quête du Lancelot-Graal et celle du cycle dit de la Post-Vulgate. On voit, dans l’encadrement, les armoiries endommagées de Jacques d’Armagnac. La peinture est divisée en trois compartiments représentant l’adoubement de Galaad, Galaad retirant l’épée du perron et le tournoi de Camelot. Les armoiries permettent de reconnaître nombre des participants au tournoi. C’est ainsi que Lancelot porte d’argent à trois bandes de gueules et que ses cousins Lionel, Bohort et Bliobléris portent respectivement d’argent semé d’étoiles de sable à trois bandes de gueules brochantes, d’hermine à trois bandes de gueules et d’argent semé de croissants de sable à trois bandes de gueules brochantes (armoiries parfois simplifiées). Tristan, quant à lui, est identifiable à son bouclier et au caparaçon de son cheval, armoriés de sinople au lion d’or armé et lampassé de gueules.

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    1463
  • Lieu
    Ahun
  • Provenance

    BnF, Manuscrits, français 99 (f. 561)

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm118200102z